développement territorial, Coopération internationale au développement et ONG : Le cas de la Bolivie.
Matilde Alonso.
Université Lyon 2.
1, rue d’Apollon
F- 69230 St. Genis-Laval.
Pendant le XXème siècle l’Amérique latine a subi des transformations politiques et économiques très importantes. Du point de vue politique, l’ensemble de la région a connu des dictatures militaires et des processus démocratiques. Du point de vue économique, l’Amérique latine a connu aussi des différents modèles de développement : le modèle d’exportation primaire, l’industrialisation par substitution aux importations (ISI) ; la década pérdida, et actuellement on assiste au développement du modèle d’extraversion et d’ouverture internationale. A partir des années quatre-vingts, l’Amérique latine connaît la dernière vague de démocratisation du continent qui s’est produit en pleine crise économique.
La crise de la dette a été un événement majeur
de la fin de siècle et leurs effets sont encore présents dans la réalité
quotidienne. Cette crise a mis en évidence la faiblesse du développement
économique latino-américain. En effet, certains indicateurs socio-économiques
sont tombés brutalement pendant cette période[1]. C’est pourquoi les besoins d’aide internationale ont augmenté de
façon importante. L’analyse de l’aide au développement en Amérique latine ainsi
que l’action des ONG constitue le contenu de ce travail. En particulier, ce
travail est consacré à l’étude de la coopération internationale au
développement latino-américaine ainsi qu’à l’évolution et à la place des
organisations non gouvernementales (ONG) en Bolivie.
Pour ce faire, cette communication étudie d’abord les apports d’aide internationale en Amérique latine. Cette partie montre un ensemble des pays très hétérogènes par leur taille, leur développement économique et social, leur base de ressources, leur système politique, et leur degré de dépendance vis-à-vis du financement extérieur Ces dernières années, l’Union Européenne et ses Etats membres sont les plus importants fournisseurs d’aide internationale avec une contribution de plus de 50% (paragraphe 2).
L’essentiel des fonds d’aide européens pour la Bolivie est destiné à la réduction de la pauvreté. De même, elle a comme objectif la mise en marche des programmes devant permettre d’offrir de nouvelles possibilités de développement aux paysans et aux planteurs de coca, tout en protégeant l’écosystème. L’aide financière est en grande partie canalisée de nombreuses ONG européennes et boliviennes (paragraphe 3). La coopération internationale européenne bénéficie surtout le secteur rural grâce au Programme européen de Micro-Projets Ruraux de 1983. Les interventions du programme ont pour objectif l’accroissement rapide de la production alimentaire, la relance de l’appareil productif, et l’amélioration des revenus et conditions de vie des populations rurales (paragraphe 4).
Les organisations non gouvernementales (ONG) ont proliféré en Amérique latine des décennies 1980 et 1990 à partir de la crise économique et les changements des politiques d’Etat. Les efforts des ONG se sont dirigés de plus en plus vers le développement et les projets de coopération internationale. Par ailleurs, l’affluence des fonds internationaux en 1980-90 a provoqué une véritable explosion de nouvelles ONG et de nombreux changements dans leur démarche. Ainsi elles se rapprochent de l’Etat, emploient des financements de la coopération multilatérale, parviennent à se professionnaliser, et se constituent en une véritable source d’emplois pour les diplômés (paragraphe 5).
Les ONG sont devenues intermédiaires des organisations financières internationales pour la lutte contre la pauvreté. D’autant plus que les programmes d’ajustement structurel imposés, provoquaient des inégalités sociales et des dangers pour l’ordre public. Les ONG ont une véritable importance au niveau municipal car les réformes politico-économiques se traduisent par une diminution de l’importance de l’administration publique et par l’encouragement des secteurs privé et associatif. Cependant, leur travail est entravé par des véritables conflits entre les acteurs : population bénéficiaire, ONG, et administration (paragraphe 5).